La santé des ouvriers n’est pas la préoccupation première des patrons ni du gouvernement pour qui le travail doit continuer et ce, à n’importe quel prix. C’est surement cette logique aussi qui a amené l’économie mondiale à continuer ses échanges d’hommes et de marchandises, à les laisser circuler alors que la pandémie était déjà présente et prévue, puis la même logique qui a amené le gouvernement à minimiser pendant des mois les conséquences possibles pour pouvoir continuer à faire tourner l’économie le plus longtemps possible.
Aujourd’hui, en France, plusieurs usines se sont mises à l’arrêt grâce aux grèves des ouvriers. Au Havre, il s’agit d’une usine qui emploie 500 ouvriers sur des chaines de montage où ils sont à moins d’un mètre les uns des autres. Ce mardi matin, les ouvriers sont allés devant les locaux de la direction lors d’un débrayage très suivi et ont obtenu l’arrêt de l’usine pour le soir même. Un exemple à retenir pour ces prochains jours.
Un autre exemple est celui des chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, un site qui mobilise 5000 personnes pour construire des bateaux. Il serait un chantier essentiel et donc maintenu en activité volontairement par le gouvernement. Et ce, évidemment, sans masque ni gant.
En Bourgogne, chez General Electric, les 200 ouvriers ont également exercé leur droit de retrait.
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L’INRS précise bien que si les salariés ont un motif raisonnable de penser que certaines situations présentent un « danger grave et imminent » pour leur vie ou leur santé, ils peuvent exercer leur droit de retrait et interrompre leurs activités, tant que leur employeur n’a pas mis en place les mesures de prévention adaptées. On est clairement dans cette situation ici.
COMMENT EXERCER SON DROIT DE RETRAIT ?
Si votre employeur ne conteste pas votre droit de retrait, vous continuerez d’être rémunéré normalement. En théorie, le droit de retrait ne requiert pas l’autorisation de votre employeur. Mais il convient d’être prudent, car bien qu’il n’ait pas son mot à dire au moment de votre mise en retrait, votre employeur pourra a posteriori contester la légitimité de votre retrait en l’assimilant à un abandon de poste et en vous poursuivant. S’offrent à lui la possibilité de vous sanctionner d’un avertissement, d’une retenue de salaire, voire d’un licenciement. Il vous incombera ensuite de contester sa décision en saisissant un juge prud’homal qui appréciera la légitimité du droit de retrait.
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